L’œil, chef d’œuvre inégalé du Créateur
Ouah ! Super ton nouvel appareil photo ! Quelle merveille de technologie ! – Et ton œil, tu as vu ton œil ? N’est-ce pas une merveille plus extraordinaire encore ?
Voilà à peu près la teneur des propos que j’ai surpris hier soir alors que j’arrivais péniblement au sommet de mon fil pour me reposer dans l’abat-jour de la lampe du bureau de mon cher Henri. Ce dernier accueillait Jean – vous vous souvenez, son parrain – dans sa chambre de la rue du regard éclairé. Or c’est précisément de l’œil qu’il fut question. Question sur laquelle Jean, qui, en tant qu’ex-légionnaire spécialisé dans les systèmes de vision embarquée, en connaît un rayon – pas de lumière, si vous me suivez.
Bon, vous êtes prêts ? Alors attachez vos ceintures et attention au départ ! Agent Jipsy au rapport :
« Figure-toi que ton œil, continua Jean, est le système de vision le plus perfectionné au monde, jamais égalé par aucun scientifique. J’en sais quelque chose. Depuis dix ans, nos efforts consistent uniquement à nous évertuer à approcher un tant soit peu ce chef d’œuvre du Créateur qu’est l’œil humain. Rends-toi compte : mon nouvel appareil photo qui arbore orgueilleusement ses 7 mégapixels me fait doucement sourire. Notre rétine compte de 40 à 90 millions de photorécepteurs spécialisés – soit plus du double du meilleur appareil photo reflex professionnel existant aujourd’hui (Le Nikon D3x compte seulement 25,72 mégapixels !).
– Oui mais, l’autofocus…
– "Oui-mais", c’est le nom de mon chat. Quant à l’autofocus, ce n’est qu’une pâle imitation des automatismes naturels qui gèrent la tension de notre cristallin. Ce dernier est une lentille biconvexe déformable par contraction du muscle ciliaire. C’est l’organe de l’accommodation d’une image nette sur la rétine. Faisons une expérience avec ce crayon. Si tu le fixes, tu vois le fond de la pièce en double. Porte ton attention sur le mur, ton œil effectue la mise au point sans effort. Reviens à ton crayon, même chose. Voilà le premier autofocus dont étaient déjà pourvus nos premiers parents.
– Et tu as d’autres trucs comme ça ?
– Tu sais ce qu’est un diaphragme qui permet d’ajuster la quantité de lumière que tu souhaites faire entrer dans ton appareil ? Eh bien notre iris est un muscle conçu spécialement pour cette fonction, variant le diamètre de notre pupille en fonction de la lumière. Tiens, regarde dans la glace. Si je fais varier la lumière de ton halogène, tu constates que ta pupille se dilate à mesure qu’il fait plus sombre.
– Mais concrètement, c’est quoi ton travail ?
– Mon travail, c’est d’imiter les prodiges du Créateur. J’étudie notamment la vision en relief. Et bien je te dis que, sans le modèle de l’œil, les avancées de la recherche n’en seraient pas au centième du stade où elles sont parvenues aujourd’hui.
Parle-t-on de l'œil dans la Bible ?
« La lampe du corps, c'est ton œil. » (Luc 11, 34)
« L'oreille qui entend, l'œil qui voit, l'un et l'autre, le Seigneur les a faits. » (Proverbes 20, 12)
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Et on en est seulement au début. Quand on regarde un objet, il se forme une image renversée sur chaque rétine. De ces deux images, le cerveau donne une image droite et en relief. Cette représentation est le résultat d’une éducation qui se fait dans les premiers mois de la vie par synthèse des sensations tactiles, auditives et visuelles.
Les algorithmes d’apprentissage mis au point aujourd’hui imitent au plus près le fonctionnement de la nature. Et, chose admirable, les résultats sont excellents. Seule lacune : on ne sait pas encore expliquer pourquoi ça marche !
Article publié par le 1er janvier 2010.
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