L’Évangile de l’enfance chez saint Luc et saint Ambroise
Suite au numéro 2 d’In Altum, nous présentons brièvement l’Évangile de l’enfance chez saint Luc. Nous avons fêté Noël il n’y a pas très longtemps, et nous pouvons encore contempler le Sauveur dans la crèche. L’Évangile nourrit notre prière.
Les Évangiles de l’enfance
Seuls saint Matthieu et saint Luc parlent de l’enfance de Jésus. Saint Jean (Jn 1, 1-18) médite sur l’Incarnation plus qu’il ne donne de détails. Saint Marc commence directement par la mission de saint Jean Baptiste.
Saint Luc est le seul à rapporter des événements importants : l’annonce de l’archange Gabriel à Zacharie pour la naissance de saint Jean Baptiste (Lc 1, 5-22) ; puis l’annonciation à la Vierge Marie (Lc 1, 26-38) ; ensuite la visitation de la Vierge Marie à sa cousine Élisabeth, l’épouse de Zacharie (Lc 1, 39-45) avec le cantique de Marie (Lc 1, 46-56) ; la naissance de saint Jean Baptiste et sa jeunesse (Lc 1, 57-66 ; 1, 80) et le cantique de Zacharie (Lc 1, 67-79). Puis, saint Luc poursuit avec la naissance de Jésus (Lc 2, 1-7), l’annonce aux bergers (Lc 2, 8-19), la circoncision de Jésus selon la loi de Moïse (Lc 2, 21), la présentation de Jésus au Temple (Lc 2, 22-39) avec la prophétie de Siméon. Puis vient l’épisode de Jésus à 12 ans (Lc 2, 41-52).
Saint Ambroise (IV° siècle) a appris d’Origène la « Lectio divina »
A Milan une lutte oppose les ariens (pour qui Jésus n’est pas Dieu) aux chrétiens fidèles. Le gouverneur romain, qui était catéchumène, doit intervenir : c’est Ambroise. Il fait si bien que le peuple le réclame comme évêque ! Il se met alors à étudier avec ferveur et apprend à connaître et à commenter la Bible à partir des œuvres d’Origène. La lecture priante de la Parole de Dieu va devenir la source de tout son enseignement.
Il est très pris par de nombreuses charges, mais dès qu’il le peut, il se nourrit de l’Écriture Sainte. Or, chose surprenante, il la lit uniquement avec les yeux, sans remuer les lèvres : c’est qu’à l’époque, la lecture se faisait à haute voix pour être proclamée et entendue. Saint Augustin, qui en est le témoin, admire et y voit là le signe d’une grande intimité avec l’Écriture. C’est saint Ambroise qui a introduit en Occident la lectio divina, où le cœur priant s’applique à comprendre la Parole de Dieu, afin d’en vivre et de l’enseigner.
|
Saint Luc et l’Ancien Testament
À la différence de saint Matthieu, saint Luc ne cite pas forcément mot à mot les prophéties de l’Ancien Testament. Cependant, son texte est « truffé » de références implicites, mais très parlantes. Par exemple, pour l’annonce à Zacharie, nous retrouvons des caractéristiques propres aux naissances marquées par l’intervention divine (par exemple la naissance de Samson en Jg 13). Il montre la continuité de l’œuvre du Seigneur, qui atteint son point culminant en Jésus : c’est Lui, Jésus, qui réalise la promesse faite à Adam et Ève, tout s’accomplit en Lui.
Parallèle entre Jean Baptiste et Jésus
Saint Luc met constamment en parallèle saint Jean Baptiste et Jésus, pour montrer la mission du précurseur et la supériorité incomparable de Jésus.
Autres caractéristiques
Nous pouvons retrouver pratiquement toutes les caractéristiques de saint Luc que nous avons vu dans In Altum n°2. La joie surabonde vraiment dans ces passages.
Saint Luc a le souci de la rigueur
Saint Luc met l’histoire de Jésus en correspondance avec les faits ou les personnages du moment. Regarde en Luc 3, 1-2a, pour le début de la vie publique de Jésus, et aussi en Luc 1, 5.
Question
Quels sont les mots employés pour l’annonce de l’élection d’un pape qui sont tirés de l’Évangile de saint Luc ? Saurais-tu retrouver la référence ?
Un truc : l’annonce de l’élection papale est en latin. Article publié par le 1er janvier 2010.
|