L’hiver arrive…
Voici des nouvelles de notre agent arachnéen qui commence à s’habiller plus
chaudement. Vous avez remarqué aussi ? La température a baissé !
De Jips, Agent Arachnéen super Discret pour la rubrique Nature :
Bonjour à tous,
« Jips, le retour » ! Vous m’avez manqué… Surtout qu’il commence à faire froid dans cette bicoque ! Hé oui, l’hiver approche. Moi je n’ai pas trop de souci à me faire, les bestioles succulentes ne manquent pas, même si Henri ne semble pas s’en apercevoir… Il a reçu l’autre jour une lettre on ne peut plus passionnante, et maintenant que j’ai promis « de retransmettre fidèlement les très précieuses informations que la Providence met sans cesse sous nos yeux », il faut bien que je le fasse et que j’arrête de raconter ma petite vie ! Voici donc le document actuellement en mémoire dans mon petit cervelet arachnéen :
« Mon cher Henri,
Une fois de plus la nature meurt. Mais tout comme nous, c’est pour mieux renaître ! T’es-tu déjà interrogé sur le pourquoi de la chose ?
Les arbres perdent leurs feuilles, je ne t’apprends rien. Mais sais-tu que ce phénomène est en fait dû à la descente de la sève dans les racines, où elle ne gèlera pas et ainsi ne fera pas éclater le bois ?
Loirs et lérots cessent leur barouf. Sais-tu qu’en fait leur pouls va se ralentir jusqu’à être quasi imperceptible pour les conduire aux portes de la mort, ce qui leur permettra de ne pas brûler trop vite leurs réserves énergétiques ?
Si tu te baladais un peu plus sur les chemins de campagne à la nuit tombée, tu constaterais que le blaireau que tu vois habituellement n’est plus là, mais que maître renard, lui, y est ! L’un est renard, l’autre… blaireau. L’un se débrouille toujours pour se mettre quelque chose sous la dent, l’autre préfère dormir sur sa graisse ! Mais tous deux passent l’hiver !
Tu vas encore me dire que tu aimerais bien, toi aussi, te promener ainsi car, dis- tu, « j’étouffe dans la ville et je m’y meurs d’ennui », mais l’as-tu vu ?
Hier, le dixième vol de migrateurs filant dans l’azur, l’as-tu vu ? Bien sûr, je ne te parle pas des martinets qui se sont déjà transformés en courant d’air depuis plusieurs mois, avant même les hirondelles, mais d’oies bernaches, « les nonettes » (de vraies petites sœurs noires et blanches !) Et elles n’étaient pas les seules !
Tes amis lyonnais, s’ils y avaient prêté attention, auraient pu voir la sarcelle d’hiver, qu’ils croient un vulgaire « piaf », emprunter l’A7, autoroute de la vallée du Rhône, la plus empruntée chez les palmipèdes de son espèce, qui préfèrent Marseille à Lyon puisqu’ils y vont pour se tremper les pattes dans les étangs de Camargue, bourrés de graines succulentes ! Édith, (c’est son prénom) est très sociable, elle est toujours accompagnée de ses copines des pays nordiques ; devine d’où elle vient ? de Sibérie ! Ne t’y trompe pas, on croirait, en la voyant posée sur l’eau, les yeux clos, qu’elle dort… En fait, à moitié : la moitié du cerveau est léthargique ; l’autre, pleinement éveillée !
Ainsi se reposera-t-elle sur une patte sans se casser le bec, le sommeil venu. On aimerait bien en faire autant ! Hein ? Parmi ce cercle ou plutôt ce V d’amies, il y en a toujours une qui n’est pas à moitié éveillée, si bien qu’au moindre geste, tout le monde décolle ! Et en chantant svp ! « Non rrien de rrien non je ne regrette rrrrien ! »
Dudule le grillon parisien, lui, ne se fatigue pas à donner des centaines de battement d’ailes des heures durant dans le froid vif de novembre ! Il reste là ou il est : dans le métro ! Monsieur, tout champêtre qu’il est, a su se faire à la vie parisienne en mangeant les mégots cellulosiques jetés par ses messieurs dames ! Voilà H… !
Je suis désolé je n’ai pas pu avoir la suite, la lumière s’est éteinte… Affaire à suivre !
Jipsou » Article publié par le 1er décembre 2009.
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